Le Muppet Show est vraiment de retour
Joli tandem que forment désormais Valéry Giscard d’Estaing, d’un côté, et Edouard Balladur, de l’autre. Si les dirigeants de TF1, qui ont programmé le retour du célèbre Muppet Show, avaient souhaité faire la promotion de l’émission par la diffusion d’images subliminales, ils n’auraient pas trouvé mieux que ces deux-là pour nous rappeler les sorties aigres-douces des deux vieux acariâtres logés au balcon. Ainsi, après que Giscard ait profité de la sortie du 3ème tome de ses mémoires pour verser sa bile sur l’actuel Président de la République, voilà désormais Edouard Balladur qui, dans un entretien publié aujourd’hui dans le Journal du Dimanche, n’en finit pas de digérer sa rancune de 1995 (rancune d’autant plus déplacée que la trahison venait de son camp, faut-il le rappeler). Nous passerons sur les leçons que donne l’ancien Premier Ministre sur la longévité des carrières politiques en France (il aura quand même fallu qu’il passe son 76ème printemps pour tenir de tels propos…). Le plus grave n’est pas là. Ce qui est inquiétant dans les lignes qui ont été publiées, c’est la nouvelle mise en cause de la politique étrangère de la France, en particulier concernant le dossier irakien. Ainsi peut-on lire : "je regrette que nous nous soyons laissé aller à une agitation verbale qui n'a pas empêché les Américains de faire la guerre, mais qui a diminué notre capacité d'influence sur eux". Ainsi, à en croire Edouard Balladur, il fallait que la France aligne sa position sur celle des Etats-Unis pour ne pas prendre le risque de distendre les relations qui unissent nos deux pays. Comment un Gaulliste peut-il proférer une telle ineptie, s’agissant en outre, du Président de la Commission des Affaires Etrangères à l’Assemblée Nationale ? La position française voulue par le Président Chirac et défendue à l’ONU par Dominique de Villepin qui était, à l’époque, Ministre des Affaires Etrangères, a fait l’honneur de la France partout dans le Monde. Elle a, en outre, recueilli l’approbation majoritaire de nos concitoyens qui sont aujourd’hui reconnaissants au Chef de l’Etat de ne pas avoir entraîner notre pays et nos soldats dans le bourbier irakien. Cette nouvelle salve vient conforter la récente prise de position de Nicolas Sarkozy devant ses interlocuteurs à la Maison Blanche. C’est pourquoi elle doit nous interpeller sur ce que deviendra le positionnement international de la France après l’élection présidentielle de 2007. Dans le monde d’aujourd’hui, c’est une question qui ne doit pas être éludée.