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No rupture

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14 avril 2007

Rideau...

Rideau

Avec l'entrée dans la campagne officielle pour l'élection présidentielle, ce blog ferme définitivement ses portes. Le soutien indéfectible à l'action du Président de la République et du Gouvernement aura été la base de notre engagement et nous l'assumons avec fierté. Le bilan des deux mandats de Jacques Chirac mérite d’être fermement défendu et valorisé car il a permis, sur de nombreux sujets, de remettre la France sur le chemin de la modernité.

Mais il est désormais important de choisir la France que nous voulons pour les cinq ans à venir. Le combat militant continue donc, sous d'autres formes, pour que le destin de notre pays ne soit pas abandonné à une gauche irresponsable ou que l'aventure hasardeuse du "ni droite - ni gauche" ne nous ramène pas aux errements de la IVème République. Aujourd'hui, et malgré les quelques divergences de vues que nous avons pu relever, seul Nicolas Sarkozy ouvre la voie d'une présidence responsable. Et les élections législatives qui suivront devront lui permettre de s'appuyer sur une majorité cohérente, seule capable de mettre en oeuvre une politique équilibrée et toute entière orientée vers les réformes indispensables à l'avenir de la France. Pour une véritable majorité présidentielle... le mot d'ordre de ce blog reste donc d'actualité.

Merci à tous les internautes qui, par leurs visites nombreuses ou par les commentaires qu'ils ont publiés, ont fait vivre ce lieu de débat pendant plus de six mois.

Chiraquiennement.

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31 mars 2007

Jacques Chirac ou l'anti-Machiavel

Dans une chronique intitulée "Jacques Chirac ou l'anti-Machiavel", publiée dans le Figaro du 26 mars 2007, Alain-Gérard Slama tord le cou à la stigmatisation du parcours politique du Président de la République. A lire... et à méditer.

J_CHIRACUne vulgate, qui n'est pas seulement le fait de ses ennemis, a longtemps présenté Jacques Chirac comme un manœuvrier sans états d'âme. Le politique, tout entier investi dans sa passion, n'aurait ainsi jamais manifesté le moindre souci de continuité, ni dans l'action ni dans la pensée. Son modèle serait Mitterrand plutôt que de Gaulle, et son livre de chevet serait Le Prince de Machiavel. Avec cette circonstance aggravante que le disciple se serait montré plus habile à conquérir le pouvoir qu'à l'exercer. Réduire quarante ans de vie politique à une telle caricature témoigne d'une belle ignorance de l'homme et de la réalité du pouvoir. Car, avec la distance que sa fin de règne commence à rendre possible, il semble que l'on soit mieux fondé à soutenir l'inverse. S'il est deux traits que la postérité gardera de sa longue occupation du pouvoir, c'est, à l'intérieur, le souci de la continuité et, à l'extérieur, la rupture avec l'héritage de Machiavel.

Les deux recueils des discours qu'il a prononcés depuis 1995, l'un en politique intérieure, l'autre en politique extérieure, sont là pour en témoigner. On objectera que les deux préfaces que le président a rédigées pour ces volumes sont des plaidoyers pro domo, bien optimistes en ce qui regarde le règlement des problèmes de la dette, des retraites, de l'investissement et de l'emploi. Mais, entre les préfaces et les discours, la cohérence est vérifiable. On est frappé par la sincérité avec laquelle celui-ci, indifférent aux ricanements des intellectuels, a mis en oeuvre les convictions très simples, républicaines et sociales, qui l'habitaient et qu'il peut présenter aujourd'hui, non sans fierté, comme les réponses les mieux adaptées aux bouleversements de notre modernité.

Le plus surprenant, peut-être, est que le volume dont la préface est la plus personnelle, la plus réfléchie, la mieux écrite, soit celui consacré à la politique intérieure. Jacques Chirac a, il est vrai, beaucoup hésité dans ce domaine sur le choix des moyens. Nul ne peut dire s'il a eu tort ou raison de vouloir éviter à tout prix la réédition de la crise de l'automne 1995, et de limiter le rythme des réformes de libéralisation de l'économie française attendues de lui, par crainte de jeter dans la rue le « peuple de gauche » qui lui avait fait confiance en masse, face à Le Pen, au printemps 2002. Mais sur le fond, depuis l'invocation d'un « travaillisme à la française » en 1976, jusqu'aux plaidoyers en faveur de notre « modèle social », le souci de maintenir la cohésion de la société et de sauvegarder la paix civile a été la clé de toute son action.

À ceux qui lui opposent qu'une politique de relance économique et de réduction des charges de l'État eût favorisé la cohésion mieux que sa prudence, il répond que la solidarité de la nation, déjà fragile, en eût été brisée, et la croissance avec elle. À ses yeux, le marché économique est imposé par les contraintes de la mondialisation. Cette cause n'est plus prioritaire. Les batailles de l'avenir sont celles qui éviteront les phénomènes de rejet auxquels l'économie libérale pourrait succomber. De là ses combats sans concession pour le maintien du pacte social, la pacification de la mémoire nationale, la parité hommes-femmes, la tolérance, l'environnement.

Ses adversaires l'accusent d'avoir mené ainsi, à contre-emploi, une politique de gauche. En fait, tous les dirigeants de la droite modérée, des orléanistes de la seconde Restauration à Giscard, n'ont jamais fait autre chose. Ils ont repris à leur compte les objectifs d'égalité et de justice sociale propres à la gauche, pour les inscrire dans un processus de réformes lent, adapté à l'évolution des mentalités et des mœurs.

Le reproche d'avoir trahi l'esprit de la Vème République en ne démissionnant ni après la dissolution de 1997, ni après l'échec du référendum européen de 2005 trouve sa réponse dans cette logique : la crise provoquée par un départ qui se serait réclamé de l'exemple de De Gaulle, mais que n'impose pas la Constitution, eût contredit le besoin de stabilité enraciné dans l'opinion depuis 1958, et compromis la paix civile.

Quant au volume consacré à la politique étrangère, peut-être est-il moins dense parce qu'il s'agit du domaine où le bilan de Jacques Chirac est le plus fort. Certes, on est irrité de ses complaisances d'hier envers Arafat, ou d'aujourd'hui envers Poutine. Sa virulence à l'égard de la Pologne n'était guère diplomatique, et seul un oui au référendum de mai 2005 aurait pu réparer l'échec du sommet européen de Nice.

Mais ce passif est l'envers d'un choix qui reste à son actif. Avec Chirac, l'anti-machiavélisme s'est imposé comme un réalisme. La politique des droits de l'homme est apparue comme la seule parade possible au risque d'une guerre de civilisations. En Bosnie, au Kosovo, son rôle a été décisif pour arrêter les massacres interethniques et infléchir la politique de Bush père et de Clinton, de même que la confrontation avec les États-Unis à propos de la guerre d'Irak a obligé Bush fils à renoncer à la doctrine de l'unilatéralisme. Depuis 1995, il est le chef d'État qui a le mieux compris que les progrès de la sécurité collective par la force donnée au droit sont devenus pour l'humanité une question de vie ou de mort. Cela fait, au total, pas mal de messages qui méritent d'être entendus.

Reproduction - Le Figaro du 26 mars 2007

24 mars 2007

La gauche la plus bête d'Europe

hollande_bonnet_aneOn se souvient de ce slogan des années 80 qui avait pour but de stigmatiser l’action du RPR, à l’époque, et qui dénonçait "la droite la plus bête du Monde". Comme d’habitude, venant de la gauche et de pseudo-intellectuels du même bord, cette attaque était alimentée par de basses manœuvres politiciennes et se réduisait seulement à une opération marketing sans fondement. Aujourd’hui, on peut dire qu’avec le Parti Socialiste et ses alliés, nous possédons, en France, la gauche la plus bête d’Europe, sinon la plus irresponsable. Et je le prouve.

Au delà des atermoiements de campagne de Ségolène Royale qui, un jour en appelle au soutien des éléphants des militants du PS ("je sais ce que je vous dois"), et le lendemain affirme avec aplomb son émancipation de ce même parti, c’est la récente arrestation de Cesare Battisti qui a déclenché un polémique stérile. Mais cette affaire est particulièrement révélatrice des contradictions et de la capacité du Parti Socialiste à proférer des vérités à géométrie variable.

En préambule, quelques points de repère sur le parcours de Cesare Battisti. Il avait été accueilli en France à partir des années 1990 alors qu’il était condamné à la prison à vie pour avoir assassiné le surveillant de prison Antonio Santoro et l'agent de police Andrea Campagna. Il a été également jugé complice de l'assassinat de deux commerçants, Lino Sabbadin, boucher, et Pierluigi Torregiani, bijoutier, dont l'un des enfants a été victime d'une balle perdue et est devenu paraplégique. Avant d’être gardien d’immeuble et écrivain, Cesare Battisti avait été membre du groupuscule Prolétaires armés pour le communisme (PAC) et avait choisi la lutte armée durant les années dites « de plomb » en Italie. Il avait été arrêté une première fois en juin 1979, avant de s'évader de prison. Il a ensuite été condamné, par une série d'arrêts rendus entre 1990 et 1993, pour deux homicides et pour complicité dans deux autres. Contrairement à ce qui a été si souvent affirmé, ce n’est pas par contumace que ces jugements ont été rendus mais en l’absence volontaire de l’accusé et en présence de son avocat. Il s’agissait donc bien de jugements contradictoires. L’Italie ayant demandé, en 2004, l’extradition de Cesare Battisti, Jacques Chirac avait donné son accord (contrairement à ce qu’avait fait François Mitterrand) pour mettre en œuvre cette procédure. S’en est immédiatement suivi l’exil et l’entrée dans la clandestinité de Monsieur Battisti. Or, avec l’aide de la Police Française, Cesare Battisti, qui s’était réfugié en Amérique Latine, a été arrêté le 18 mars au Brésil.

Je ne m’étendrai pas sur l’exploitation de cette actualité dans la campagne présidentielle, certains, à gauche, voulant voir dans cette arrestation "un coup politique" ayant pour but de servir les intérêts du Ministre candidat Sarkozy. Comme d’habitude, il s’agit là, d’agitations politiciennes auxquelles je répondrai que nos services de Police ne sont pas au service de Nicolas Sarkozy mais au service de la France et leur travail devrait plutôt être salué par ceux qui aspirent à gouverner le pays plutôt que vilipendé. Mais au delà de cette guerre des petites phrases assassines, je préfère relever deux contradictions qui démontrent l’irresponsabilité de la gauche bien pensante.

JusticePremièrement, quelle peut être la crédibilité de responsables politiques qui un jour, devant les caméras, demandent à ce que la justice puisse poursuivre son action à l’encontre de Jacques Chirac après son départ de l’Elysée, pour une soi disant affaire d’emplois fictifs à la Mairie de Paris, alors que dans l’affaire Battisti, qui porte sur des crimes de sang, il faudrait passer l’éponge. Même les leaders de la gauche italienne ne comprennent pas la position de leurs homologues français et dénoncent cette imposture.

Deuxièmement, comment les socialistes français, qui a grands renforts d’envolées lyriques, en appellent à un sursaut de la construction européenne, peuvent-ils, à ce point, mépriser la justice et le parlement d’un pays membre de la communauté européenne, en l’occurrence l’Italie. La non ingérence des politiques dans les affaires de justice, qu’ils prônent à tout bout de champ, quand il s’agit de leur projet présidentiel, ne vaudrait donc plus lorsqu’il s’agit d’une procédure initiée par un autre pays ? Cette incursion du Parti Socialiste est-il vraiment le moyen le plus pertinent de relancer la coopération des nations européennes ?

Alors à la veille d’une élection cruciale pour l’avenir de notre pays, j’aurais aimé que la gauche réponde à cette simple question : si elle arrivait au pouvoir, accepterait-elle qu’un pays ami héberge, par exemple, un ancien terroriste basque qui a du sang français sur les mains ? Accepterait-elle que l’Italie, ou tout autre pays, protège l’assassin présumé du préfet Erignac s’il venait à s’évader de prison ? J’ose espérer que la réponse serait négative mais, par la posture qu’elle affiche aujourd’hui dans l’affaire Battisti, l’opposition mérite vraiment d’être qualifiée de "gauche la plus bête d’Europe".

19 mars 2007

Sarkozy : un choix sans enthousiasme mais politiquement responsable

Comme le laissaient présager mes deux précédents billets, mon suffrage ira au candidat de l’UMP pour l’élection présidentielle. Voter pour Nicolas Sarkozy était loin d’être une évidence pour moi tant son comportement, ainsi que celui de sa garde rapprochée, m’a profondément agacé au cours des derniers mois (et je ne parlerai pas de la trahison de 1995). Ce blog est d’ailleurs né pour affirmer, qu’au sein de l’UMP, il existait encore une base chiraquienne qui était fière du chemin parcouru, qui soutenait l’action gouvernementale et restait fidèle au Chef de l’Etat. A la lecture des billets que j’ai publiés depuis le 21 octobre dernier, chacun comprendra que mon choix pour cette élection présidentielle est celui de la raison et non celui du cœur.

Villepin_Chirac_SarkozyComme beaucoup de mes amis chiraquiens, j’aurais aimé m’engager pleinement dans la campagne électorale auprès d’hommes politiques d’une autre envergure comme Alain Juppé ou Dominique de Villepin. Concernant ce dernier, j’ai d’ailleurs longtemps espéré qu’une fenêtre de tir s’ouvre pour lui permettre de sauter le pas et d’annoncer sa candidature à l’élection présidentielle. Malheureusement, les circonstances qui auraient pu légitimer une telle démarche, sans faire apparaître le Premier Ministre comme le diviseur de sa famille politique, ne se sont jamais concrétisées. Je le regrette profondément. Tout comme je regrette que nos députés aient trop vite perdu de vue l’intérêt général, qui aurait dû les conduire à plus de solidarité derrière Dominique de Villepin, au profit d’une motivation plus personnelle liée à leur future réélection ou à leur quête d’un maroquin ministériel dans un prochain gouvernement. Et pour ce faire, ils ont choisi de rallier celui qui apparaissait en pointe dans les sondages, préférant aller à la soupe plutôt que de défendre le bilan d’un quinquennat qu’ils ont, pour l’essentiel, contribué à façonner en votant tous les textes présentés par le Gouvernement. Quant à une nouvelle candidature de Jacques Chirac, il faut bien avouer que cette hypothèse n’aurait pas été sans danger pour le Président de la République qui courrait, alors, le risque non négligeable d’une sortie par la petite porte ("à la Giscard", auraient dit certains).

Bien entendu, je ne retire rien de ce que j’ai pu écrire jusqu’à ce jour. Je n’ai pas aimé les critiques lancées sur le sol américain sur la soit disant arrogance de la France. Je n’ai pas aimé les sifflets qui ont accompagné la prise de parole de Michèle Alliot-Marie lors d’une convention des cadres de l’UMP. Je n’ai pas aimé que, lors du meeting de Périgueux en octobre dernier, le nom du Premier Ministre ait été conspué par une minorité de militants irresponsables. Je n’ai pas aimé la rhétorique de la "rupture", fusse t-elle "tranquille", venant de la part d’un Ministre du Gouvernement, et qui plus, arborant le rang de Ministre d’Etat. Je n’ai pas aimé que l’action gouvernementale soit si souvent critiquée au sein même de l'UMP même si, depuis l’allocution télévisée du Président de la République, le candidat Sarkozy a mis de l’eau dans son vin en affirmant (enfin !…) assumer le bilan et la part d’héritage de Jacques Chirac. Seul ce pauvre François Fillon reste arc-bouté sur des considérations hostiles qui sont bizarrement apparues au lendemain de sa sortie de l’équipe ministérielle (y aurait-il un lien de cause à effet ?). Si la page doit être tournée, il n’est nul besoin de la déchirer. Plus proche de l’actualité, la proposition de créer un grand "Ministère de l’immigration et de l’identité nationale" me laisse perplexe. Ce domaine devrait, à mon sens, rester une compétence du Ministère de l’Intérieur sans qu’il soit besoin de créer un nouveau portefeuille ministériel de plein exercice.

Villepin_SarkozyMais les cartes sont désormais abattues et, en politique, il est des moments où la responsabilité du militant (et de l’électeur) doit peser plus que les ressentiments personnels envers le seul candidat issu de son camp. Depuis 1987, j’ai adhéré, sans discontinuer, au RPR puis à l’UMP. C’est ma famille politique et même s’il m’est arrivé d’en contester certaines orientations, elle constitue le point de repère de mon engagement militant et une communion de valeurs dont je ne peux me résoudre à m’éloigner. C’est pourquoi, sans enthousiasme, mais avec le sens de la responsabilité politique, je voterai pour Nicolas Sarkozy dès le premier tour de l’élection présidentielle. Je constate, d'ailleurs, que c'est ce même choix qu'a désormais rendu public le Premier Ministre et l'on peut s'attendre, dans les jours qui viennent, à une démarche similaire de la part du Président de la République. Et s’il est élu le 6 mai prochain, j’espère que Nicolas Sarkozy saura habiter la fonction présidentielle avec autant de talents et de grandeur que l’aura fait, durant douze ans, un certain… Jacques Chirac.

18 mars 2007

Je ne voterai pas, non plus, pour François Bayrou

Bayrou_nonNombreux sont ceux qui, au sein de la blogosphère chiraco-villepiniste qui a fleuri depuis plusieurs mois sur internet, ont décidé de rallier François Bayrou, poursuivant, ainsi, l’action qu’ils ont menée pour dénoncer certains des errements du candidat de l’UMP. Ce choix est éminemment respectable. Pour autant, je ne suivrai pas ce chemin. Je m’en explique. La ligne suivie par François Bayrou depuis 2002 s’inscrit clairement dans une politique de rupture avec la Présidence de Jacques Chirac et l’action menée par les gouvernements successifs de ce quinquennat. Bien entendu, ma fidélité à la majorité présidentielle actuelle m'ont conduit,depuis longtemps, à condamner, sans réserve, une telle orientation du Président de l’UDF.

Je réprouve, tout d’abord, la rupture avec l’électorat de centre-droit qui, à l’occasion des élections législatives de 2002, a voté pour des candidats estampillés UDF sur la base d’un programme électoral qui ne pouvait, sur aucun point, se confondre avec celui que proposait la gauche. Tous ceux qui, de bonne foi, souhaitaient affirmer leur appartenance à la droite républicaine sans pour autant rallier l’offre programmatique de l’UMP, sont aujourd’hui les cocus de l’UDF. Beaucoup auront compris que la posture du ni-droite, ni gauche, du Président de l’UDF, n’avait qu’un seul but : lui construire une image alternative (peu crédible, à mon sens) qui devait lui permettre d’asseoir sa démarche solitaire à l’occasion de l’élection présidentielle et d’assouvir, ainsi, une ambition personnelle démesurée. Même si sur ce dernier point, le comportement de François Bayrou peut paraître plus adroit que celui de Nicolas Sarkozy, car en apparence plus modéré, il n’en demeure pas moins que c’est son seul intérêt personnel qui a guidé François Bayrou au cours des dernières années. Et ce, au risque de fautes politiques majeures qui n’ont profité qu’à une opposition goguenarde.

Dès 2004, à l’occasion des élections régionales, le refus de présenter des listes communes UMP-UDF, a contribué à la déroute électorale de la droite avec le résultat que nous connaissons : vingt régions sur vingt deux sont désormais aux mains des socialistes.

Mais, plus grave encore à mes yeux, le candidat béarnais a entraîné le groupe UDF à l’Assemblée Nationale (ou en tout cas, une partie de ses troupes) à franchir le rubicon et à commettre une erreur que je juge impardonnable. Après avoir refusé de voter un volet du budget présenté par le Gouvernement de Dominique de Villepin (premier acte d’opposition frontale), il a apporté les voix de certains de ses députés à une motion de censure présentée par le groupe socialiste. Comment tous ceux qui ont souhaité que le Premier Ministre puisse jouer un rôle d’envergure dans cette élection présidentielle, peuvent-ils aujourd’hui apporter leur soutien à un homme qui a tout simplement voulu abattre le gouvernement ? Bien sûr, certains répondront que compte tenu de l’écrasante majorité de députés UMP à l’Assemblée, cette motion de censure n’avait aucune chance d’aboutir. Pour autant les faits sont là, et il y a bien eu une tentative de déstabiliser Dominique de Villepin dans une période où l’affaire Clearstream (dont je n’oublie pas l’orchestration nauséabonde dont elle a fait l’objet de la part de la garde sarkozyste) affaiblissait déjà le Chef du Gouvernement. Or, j’ose espérer que celui qui souhaite, pour la seconde fois, conduire les rênes du pays, assume avec responsabilité chacun de ses actes politiques.

Aujourd’hui, François Bayrou se présente un peu comme le David Copperfield de la politique française, en prônant une union nationale qui n’a pas sa place dans le cadre des institutions de la Vème République. Au niveau politique, l’union nationale ne peut s’envisager qu’au sortir d’une crise grave ayant porté atteinte à l’intégrité du pays ou à la cohésion du peuple français. Les évènements qui ont conduit le Général de Gaulle à composer avec la gauche et les communistes avaient un sens lorsqu’il s’agissait de panser les plaies d’un pays bouleversé par des années de guerre et de crise. Mais nous vivons, désormais, dans une démocratie apaisée et aucune circonstance de cette ampleur ne permet de légitimer la constitution d’un modèle de gouvernement qui concentrerait, en son sein, des hommes et des femmes portant des valeurs fondamentalement opposées.

Bien sûr, le principe de l’union nationale plait au Français si l’on en croit l’envolée de l’illusionniste Bayrou dans les sondages. Pourtant, pour accréditer une telle orientation, il faudrait, au préalable, que le candidat de l’UDF se positionne plus clairement et réponde à cinq questions majeures.

- Avec qui gouvernera t-il au lendemain de son éventuelle élection ? On connaît la sympathie qu’il ne cesse de témoigner à Dominique Strauss-Kahn ou à Jacques Delors. Mais l’un et l’autre lui ont déjà répondu qu’il n’était pas question d’envisager une plate-forme de gouvernement commun.

- Sur quelle majorité s’appuiera t-il à l’Assemblée Nationale pour mettre en œuvre les réformes essentielles dont notre pays ne pourra évidemment pas s’exonérer tout au long des cinq années à venir ? Je ne crois pas à une majorité de projets à géométrie variable qui pourrait se constituer au gré des différentes propositions de lois. L’exemple italien démontre, s’il en était besoin, qu’une telle démarche engendrerait une instabilité néfaste pour le pays.

- François Bayrou affirme avoir déjà plus de 600 candidats qui, dans la foulée de son hypothétique accession à l’Elysée, se présenteraient aux élections législatives qui suivront. Cette perspective est en totale contradiction avec la volonté d’union nationale prônée par le candidat centriste puisqu’il chercherait, dès lors, à constituer sa propre majorité constituée de députés UDF. Mais outre cette incohérence, la présence systématique de candidats UDF dans chacune de nos circonscriptions conduirait inévitablement à des triangulaires au second tour et permettrait, à coup sûr, de favoriser l’émergence d’une majorité socialiste à l’Assemblée Nationale. Après avoir ravi à Jean-Marie Le Pen la place de troisième homme pour l’élection présidentielle, François Bayrou veut-il jouer le jeu trouble du Front National qui, en maintenant des candidats au second tour des législatives de 1997, a permis la victoire du Parti Socialiste ?

- Les électeurs sont versatiles et trop souvent prompts à retirer la confiance qu’ils ont témoignée à ceux qu’ils ont élu. Cette instabilité s’est traduite, au cours des vingt dernières années, par une alternance systématique à chaque consultation électorale. Le mot d’ordre est toujours le même : il faut sortir les sortants. Aussi, en retenant l’hypothèse (invraisemblable) d’un gouvernement d’union nationale, vers quelle offre politique pourraient alors se tourner les français si ce n’est celle proposée par les extrêmes de tous poils ?

- Enfin, face à la frilosité de nos compatriotes sur la construction européenne, le leader centristes osera t-il avancer le projet fédéraliste qui lui tient à coeur alors que l’Europe politique ne pourra se faire au détriment du cadre national qui fonde la cohésion des tous les peuples ?

Il y peu de chances d’obtenir, de la voix même du candidat centriste, des réponses claires à ces questions, sauf à se satisfaire d’envolées lyriques qui ont pour objectif d’endormir les électeurs. Je me sens bien trop éveillé pour m’en laisser conter. François Bayrou ne sera pas mon candidat.

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17 mars 2007

Je ne voterai pas pour Ségolène Royal

Royal_nonDans mon précédent billet consacré à l’intervention du Président Chirac, j’avais indiqué que j’annoncerais, sur ce blog, le nom du candidat auquel j’apporterai mon suffrage à l’occasion de l’élection présidentielle. Bien évidemment, je ne voterai pas pour Ségolène Royal. D’abord parce que je n’ai jamais partagé les valeurs de la gauche et qu’à aucun moment de ma vie, je n’ai apporté ma voix à un représentant du Parti Socialiste ou de ses alliés. Il n’y donc aucune raison pour que je commence aujourd’hui. Mais au delà des divergences d’idées, qui sont légitimes dans toute démocratie, c’est la personnalité de la candidate du PS qui me révulse. Les sourires qu’elle arbore devant les caméras ou les objectifs des photographes n’arrivent pas à dissimuler un caractère rigide et intolérant qui me semble difficilement compatible avec la fonction présidentielle. A ce titre, le livre qu’a récemment publié son ancienne chef de cabinet à la région Poitou-Charentes est révélateur. Et je me souviens de l’anecdote rapportée par un ancien Conseiller du Président de la République et ancien député de la Dordogne qui, à l’aube de son premier mandat législatif, avait croisé, dans le wagon bar du TGV Angoulême-Paris, celle qui était alors Ministre de l’environnement. Par courtoisie, et avec l’esprit républicain qui sied à tout élu normalement constitué, il avait eu l’outrecuidance de proposer d’offrir un café à Madame Royal. Proposition vertement repoussée par la "Cruella" du Poitou qui lui avait alors signifié qu’elle n’avait pas l’intention de partager un café avec un homme de droite. Cette réaction était déjà le reflet d’un comportement impérieux. D’autres, même au sein de sa famille politique (vous connaissez Eric Besson ?), ont pu vérifier ce trait de caractère peu glorieux pour qui à vocation à rassembler les Français.

Sur le plan programmatique, il est, là aussi, évident que je ne peux me retrouver dans les propositions de la candidate du PS qui, tantôt s’inscrit dans la ligne doctrinaire de son parti, tantôt annonce sa volonté de s’émanciper du poids des éléphants. Bien sûr, tout ça n’est que posture. Et le caractère compassionnel qui accompagne chacune de ses interventions télévisées devient exaspérant. Avec Ségolène Royal, c’est démagogie à tous les étages, et parfois, on frise même le ridicule. Et s’il advenait, par malheur, que la candidate du Parti Socialiste accède à la fonction suprême, je suis prêt à parier que nous revivrions ce que nous avons déjà connu en 1981 : deux premières années de pouvoir marquées par la mise en œuvre d’un programme en décalage total avec les réalités économiques nationales et mondiales contre lesquelles il se fracasserait inexorablement . La suite du quinquennat s’inscrirait alors dans une politique de rigueur qui aurait pour but de corriger les erreurs engendrées par une vision purement dogmatique. Ségolène Royal terminerait son mandat avec une côte de popularité qui n’aurait rien à envier à celle d’Edith Cresson après seulement cinq mois passés à Matignon. Notre pays perdrait cinq précieuses années alors que les bouleversements internationaux et l’émergence des pays asiatiques dans l’économie mondialisée nous imposent une capacité d’adaptation constante. Indéniablement, l’arrivée de la gauche au pouvoir serait un mauvais coup portée à la France.

Picto_1___SegostopSi certains étaient encore tentés de voter Royal, je les invite à consulter, de toute urgence, les spécialistes de SégoStop.

11 mars 2007

Jacques Chirac : la passion de la France

Chirac_La_passion_de_la_France

Moment fort en émotion que l’allocution du Président de la République, ce soir, sur les chaînes de télévision. Au delà des mots forts prononcés par le chef de l’Etat, c’est aussi une page se tourne. Et ce n’est pas sans nostalgie que, comme beaucoup de ceux qui ont été de tous les combats électoraux de Jacques Chirac, je me remémore ce printemps 1995 qui nous avait permis d’amener à l’Elysée, celui qui a été le moteur de notre engagement militant.

Campagne_1995

Bien entendu, on peut avoir des regrets sur tel ou tel point du double mandat du Président, mais nous sommes nombreux à rester fiers du bilan des années Chirac, qu’il s’agisse des réformes de fond dont notre pays avait besoin ou de la voix de la France qui a été portée haut sur la scène internationale. Au delà des convictions politiques que nous avons partagées, c’est aussi l’homme Chirac que nous avons aimé et dont nous continuerons à saluer la proximité qu’il a toujours su instaurer avec les Français. Alors que l’époque était plutôt au procès à charge contre le Président de la République (on ne compte plus le nombre de livres ou de pamphlets qui ont été publiés pour dénigrer l’action du Chef de l’Etat), on note, à l’aube de ce retrait élyséen, un retournement de tendance. Avec la publication de « L’inconnu de l’Elysée », Pierre Péan a ouvert la voie d’une juste reconnaissance de l’action politique de Jacques Chirac. Et du côté de Nicolas Sarkozy ou de François Bayrou, le discours se fait désormais plus élogieux quand il s’agit d’évoquer l’actuel locataire de l’Elysée. Evidemment, je ne suis pas dupe et j’ai bien conscience que ces changements de cap sont souvent dictés par des manœuvres électoralistes visant à draguer les suffrages de la frange chiraco-villepiniste de la droite républicaine. Mais c’est avec une certaine délectation que j’assiste à la métamorphose du discours de certains candidats : on est passé de la « rupture » à la « rupture tranquille » avant de voir ce mot quasiment disparaître du vocabulaire de campagne. A titre personnel, je dis toute ma reconnaissance à Jacques Chirac pour les moments forts que mon engagement à ses côtés m’a permis de vivre dans mon action militante. Je sais que bon nombre de militants se reconnaîtront aussi dans ce sentiment. Et en attendant que le rideau ne se referme sur une carrière politique riche qui aura marqué les dernières décennies de la vie politique française, et au delà du 6 mai 2007, je suis et resterai chiraquien de cœur. Résolument. Ardemment. Fidèlement. Et ce, quelles que soient les options que je prendrai lors de la prochaine consultation présidentielle et dont j’aurais l’occasion de vous faire part dans les prochains jours, sur ce blog.

9 mars 2007

Quand Rachida Dati joue les "Lucky Luck", Jean-Louis Borloo riposte

Dati___BorlooEn cette fin de semaine, Rachida Dati, la porte-parole du candidat de l'UMP, a voulu tirer plus vite que son ombre en annonçant, dans une conférence de presse, le ralliement officiel de Jean-Louis Borloo à la candidature de Nicolas Sarkozy et sa présence auprès du Ministre candidat au cours des tous prochains meetings. Bien mal lui en pris de vouloir, ainsi, griller la politesse au principal intéressé qui a vivement réagi. "Je démens formellement les informations dont Madame DATI s'est fait l'écho. A ce jour, aucun accord n'est intervenu" a vertement répondu le Ministre de la Cohésion Sociale dans un communiqué de presse. Même s'il ne cache pas que des rencontres sont d'ores et déjà programmées avec Nicolas Sarkozy et s'il ne fait guère de doutes que Jean-Louis Borloo soutiendra finalement sa candidature, il a voulu rappeler que Rachida Dati n'était pas sa porte-parole et que, par conséquent, elle n'avait pas vocation à s'exprimer en son nom. L'envolée de François Bayrou dans les sondages semble créer des crispations dans l'entourage de Nicolas Sarkozy. Ainsi, afin de tenter de limiter la progression du candidat de l'UDF, il semblerait que la course aux ralliements "centristres" soit désormais lancée. Après Simone Veil, dont le ralliement semble plus motivé par d'anciennes rancœurs envers François Bayrou que par une réelle adhésion au programme sarkozyste, Jean-Louis Borloo représente une cible de choix dans ce "mercato" politique. Sauf que le respect des hommes mérite mieux que les seuls effets d'annonces précipitées.

5 mars 2007

François Fillon, l'incorrigible.

FillonInvité de l'émission "Le franc parler" sur France-Inter, François Fillon n'a pas pu s'empêcher de critiquer, à mots couverts, la présidence de Jacques Chirac. Alors que le candidat de l'UMP avait fait, en fin de semaine dernière, un pas vers le Chef de l'Etat en louant la politique internationale menée depuis douze ans, son conseiller politique a réduit à néant les efforts de Nicolas Sarkozy en affirmant que rien n'a été fait depuis 2002 (François Fillon oublie certainement qu'il a occupé des fonctions ministérielles durant cette période...). C'est d'ailleurs sur ce thème de la politique étrangère que le Premier Ministre virtuel du non moins virtuel Président Sarkozy a été le plus maladroit en reprenant la critique de son mentor sur l'arrogance française envers les Etats-Unis au moment de l'intervention américaine en Irak. Alors que le journaliste lui demandait s'il estimait que Dominique de Villepin avait incarné cette "arrogance française" lors de son discours à l'ONU, le 14 février 2003, François Fillon a préféré éluder la question plutôt que d'apporter son soutien à celui qui était, à l'époque, son collègue au Ministère des Affaires Etrangères. Interrogé, par ailleurs, sur un hypothétique soutien de Jacques Chirac au candidat de l'UMP, François Fillon a estimé qu'une telle éventualité ne devrait pas conduire Nicolas Sarkozy à renoncer à la rupture. Le mot qui avait tendance, depuis quelques semaines, à disparaître du vocabulaire sarkozyste, réapparaît donc dans le débat. Il semblerait que dans l'entourage de Nicolas Sarkozy, on ait du mal à trouver le ton juste qui permettra de rallier les chiraquiens de coeur. Et il n'est pas certain qu'à souffler le chaud, puis le froid, la technique permette de rassembler au delà du club trés fermé des "sarko-boys".

24 février 2007

Appel à la candidature de Dominique de villepin : l'initiative est-elle opportune ?

Villepin_3A l'initiative du Rassemblement des Jeunes pour la Vème République, de nombreux blogs "amis" ont publié, hier, un appel à la candidature de Dominique de Villepin à l'élection présidentielle. Le texte qui nous a été soumis pour être mis en ligne sur "No rupture" est digne d'intérêt et l'analyse qu'il soutient est partagée. Pour autant, la vision gaulliste de cette consultation repose aussi sur la volonté d'un homme, en l'occurrence le Premier Ministre. Aussi, nous avons décidé de ne pas relayer directement cette initiative pour deux raisons essentielles qui n'altèrent en rien notre indéfectible soutien à l'action de Dominique de Villepin qui reste, à nos yeux, un homme d'Etat de premier plan.

La première raison, soulevée en introduction, réside dans la volonté personnelle de Dominique de Villepin qui semble avoir abandonné toute ambition présidentielle comme le laissent penser les déclarations qu'il a faites au cours de la semaine passée. Cette candidature, que nous avons été nombreux à appeler de nos voeux, paraît, aujourd'hui, improbable et il n'est pas dans l'intérêt du Premier Ministre d'aller à l'encontre de ses propres intentions.

La seconde raison consiste à respecter le choix de Dominique de Villepin qui a toujours souhaité rester en réserve tant que le Président de la République n'avait pas annoncé ses propres intentions. Là aussi, une nouvelle candidature de Jacques Chirac est fort improbable, mais conformément à la position de Dominique de Villepin, il n'est pas de notre ressort de forcer le destin. Bien entendu, si Jacques Chirac venait à confirmer qu'il ne brigue pas un troisième mandat et s'il advenait, qu'au final, le Premier Ministre décide de se lancer dans la compétition, nous soutiendrions sans réserve et avec enthousiasme, sa candidature. Mais trop d'incertitudes subsistent pour anticiper une telle action.

Pour ceux qui veulent prendre connaissance de l'appel : Appelons la candidature de Dominique de Villepin

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No rupture
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