Jacques Chirac : la passion de la France
Moment fort en émotion que l’allocution du Président de la République, ce soir, sur les chaînes de télévision. Au delà des mots forts prononcés par le chef de l’Etat, c’est aussi une page se tourne. Et ce n’est pas sans nostalgie que, comme beaucoup de ceux qui ont été de tous les combats électoraux de Jacques Chirac, je me remémore ce printemps 1995 qui nous avait permis d’amener à l’Elysée, celui qui a été le moteur de notre engagement militant.
Bien entendu, on peut avoir des regrets sur tel ou tel point du double mandat du Président, mais nous sommes nombreux à rester fiers du bilan des années Chirac, qu’il s’agisse des réformes de fond dont notre pays avait besoin ou de la voix de la France qui a été portée haut sur la scène internationale. Au delà des convictions politiques que nous avons partagées, c’est aussi l’homme Chirac que nous avons aimé et dont nous continuerons à saluer la proximité qu’il a toujours su instaurer avec les Français. Alors que l’époque était plutôt au procès à charge contre le Président de la République (on ne compte plus le nombre de livres ou de pamphlets qui ont été publiés pour dénigrer l’action du Chef de l’Etat), on note, à l’aube de ce retrait élyséen, un retournement de tendance. Avec la publication de « L’inconnu de l’Elysée », Pierre Péan a ouvert la voie d’une juste reconnaissance de l’action politique de Jacques Chirac. Et du côté de Nicolas Sarkozy ou de François Bayrou, le discours se fait désormais plus élogieux quand il s’agit d’évoquer l’actuel locataire de l’Elysée. Evidemment, je ne suis pas dupe et j’ai bien conscience que ces changements de cap sont souvent dictés par des manœuvres électoralistes visant à draguer les suffrages de la frange chiraco-villepiniste de la droite républicaine. Mais c’est avec une certaine délectation que j’assiste à la métamorphose du discours de certains candidats : on est passé de la « rupture » à la « rupture tranquille » avant de voir ce mot quasiment disparaître du vocabulaire de campagne. A titre personnel, je dis toute ma reconnaissance à Jacques Chirac pour les moments forts que mon engagement à ses côtés m’a permis de vivre dans mon action militante. Je sais que bon nombre de militants se reconnaîtront aussi dans ce sentiment. Et en attendant que le rideau ne se referme sur une carrière politique riche qui aura marqué les dernières décennies de la vie politique française, et au delà du 6 mai 2007, je suis et resterai chiraquien de cœur. Résolument. Ardemment. Fidèlement. Et ce, quelles que soient les options que je prendrai lors de la prochaine consultation présidentielle et dont j’aurais l’occasion de vous faire part dans les prochains jours, sur ce blog.