Quand le coût des promesses fait douter les entourages de campagne
Tant à l'UMP qu'au PS, les équipes de campagne des deux candidats commencent à s'émouvoir et à s'inquiéter face à la prolifération des promesses non financées. Ainsi, alors que le coût des programmes électoraux de Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy a alimenté le débat au cours de la semaine passée, ce sont les "financiers" de chacune des écuries présidentielles qui, en employant des méthodes différentes, ont décrédibilisé le discours économique de leur candidat respectif.
Méthode brutale pour Eric Besson, le Monsieur "chiffrage" de l'égérie du PS, qui a claqué la porte de la rue Solférino après une altercation avec François Hollande. Ségolène Royal, qui n'a pas apprécié d'être désavouée de la sorte par son camarade dont elle connaît la proximité avec Lionel Jospin, a ironisé sur cet incident de campagne en déclarant devant les journalistes : "Mais qui connaît Eric Besson ? Vous le connaissez, vous, Eric Besson ?". Aux dernières nouvelles, il paraîtrait que le principal intéressé n'a pas vraiment apprécié... et qu'il s'exprimerait dans le courant de la semaine prochaine lors d'une conférence de presse. A suivre...
A l'UMP, si les doutes sont exprimés de façon plus feutrée, il n'en demeure pas moins que les grands argentiers de l'entourage sarkozyste, qu'il s'agisse de Pierre Méhaignerie, Gilles Carrez ou d'Alain Lambert, s'interrogent sur l'inflation exponentielle du programme de leur mentor. Pierre Méhaignerie s'était déjà fait tancé par Nicolas Sarkozy alors qu'il avait évalué le coût du programme présidentiel du maître de Neuilly entre 37 et 40 milliards d'euros. Une rectification est tombée dans la semaine pour ramener le chiffre à 30 milliards d'euros. Mais on n'apprend dans un article du Monde intitulé "L'UMP rabote les promesses de son candidat pour lui permettre de tenir son chiffrage" que les tenants de la rigueur budgétaire ont obtenu audience auprès de François Fillon pour tenter d'infléchir cette tendance inflationniste du programme.
Pendant ce temps, le Premier Ministre se place au dessus de la mêlée. Dimanche dernier, à la veille de la seconde conférence nationale pour les dépenses publiques qu'il devait présider, il espérait faire prendre conscience aux français de l'enjeu de la dette de l'Etat et de ses répercussions sur le pouvoir d'achat. Une façon de renvoyer dans les cordes les deux principaux candidats à l'élection présidentielle.